De 2007 :
Personnages de rêves et de cauchemars, entre deux cernes noirs, crobards de galopins, couleurs façon tags, dans un concentré de bande dessinée qui nous raconte nos petits plaisirs comme nos angoisses les plus abyssales.
De mars 2013
Luco Espallergues se crée un univers tourmenté où de petits personnages s’agitent en quête d’identité et de parole. Ils sont nous, conversent, font l’amour, s’agitent, dansent, se confrontent à l’absurde. Ils nous racontent des histoires bizarres ou très simples qui forment un spectacle éclaté. On les retrouve assez déliquescents, souvent nus et plutôt agités.
Luco Espallergues les croque et les dessine d’un trait acéré qui prime le plus souvent sur la peinture. Un dessin net, marqué, pointu, énergique, pour trouver ses postures désarticulées.
Le squelette l’emporte sur la chair.
Il y a parfois quelque chose d’exacerbé dans la couleur, mais également dans les visages desséchés, dans le rapport à l’érotisme et à la mort.
Ce qui grouille et s’agite sous notre regard, c’est la condition humaine dont les corps dansant forment le paysage.
En donnant des titres à ses séries ou ses toiles, Luco Espallergues brouille les pistes : « Repentirs », « Préludes », Impromptus », « Valses », « Fantaisies », « Polynôme avec BD » sont autant d’« études » de ce théâtre qui contient du combat d’Artias, de la fureur de Picasso et de l’expressionnisme d’Egon Schiele.
Il y a là un désordre établi, quasi métaphysique. Car on ne ressent pas de revendication immédiatement politique ou sociale dans cette œuvre. Les processions de figures hallucinées questionnent le sort qui nous est réservé à vouloir être et exister. Jusqu’à une caricature aussi grotesque qu’effrayante ou des graffiti qui prolifèrent.
La réalité n’est pas déformée. Elle est juste projetée subjectivement, sans aucun symbolisme, à travers un cri, une émotion ou l’éclat d’un rire pour le moins grinçant.
Une réalité crue que Luco Espallergues peut mener jusqu’au tragique du grand théâtre de la vie.